« Le marché du colza n'arrive pas vraiment à remonter »

« Le marché a bien baissé tout au long des derniers mois pour rebondir entre mai et courant juillet, en lien avec l’évolution du soja aux États-Unis, rappelle Clément Gautier, analyste chez Horizon Soft Commodities. Depuis, il a ralenti et est revenu autour de 445 €/t sur l’échéance de novembre sur Euronext. Il tente de se raffermir depuis la moisson mais reste malmené et n’arrive pas à vraiment à remonter. »

19 millions de tonnes en Europe

En effet, même si la France et l’Allemagne présentent des productions un peu décevantes, dans son ensemble la récolte européenne est convenable avec près de 19 millions de tonnes espérées. Cela apporte de la disponibilité mais demande tout de même d’importer en provenance d’Ukraine, du Canada et d’Australie, notamment.

Ainsi, il y a déjà eu des flux de graines d’Europe de l’Est et notamment de Roumanie, avec des prix très compétitifs. Malgré un contexte de guerre, la récolte ukrainienne a été plutôt bonne, avec environ 4,1 millions de tonnes. « Comme le colza ukrainien nous est parvenu ces derniers mois, le marché veut croire que la graine continuera à rester disponible », ajoute le spécialiste.

À côté de cela, les récoltes au Canada (17,56 millions de tonnes, contre 19 millions de tonnes de l’an dernier) et en Australie (5,15 millions de tonnes, contre 8,2 millions de tonnes) devraient être moins abondantes qu’attendues. Ces pays exporteront mais auront des disponibilités moindres sur la deuxième partie de campagne, que les années passées.

Les huiles ne s’apprécient pas

« Toutefois pour le moment, le marché ne panique pas. Si l'on se cantonne à l’observation des disponibilités de graines, pour l’instant il ne peut pas remonter et ce d’autant que les huiles végétales en France n’arrivent pas à s’apprécier et à suivre l’élan du pétrole », considère Clément Gautier.

L’évolution du marché de la graine de colza sera donc dictée par les récoltes à venir au Canada, en Australie mais aussi par les paramètres de la demande. « En effet, s’il y a un emballement du marché des huiles, cela changera totalement le profil du marché de la graine », conclut ce Clément Gautier.